
Tu peux te présenter en quelques lignes ?
“Pauliana Laffabrier, 30 ans tout pile et une quinzaine d’années de skateboard. J’habite
maintenant sur la côte Landaise à Hossegor au cœur de tout plein de chouettes skateparks !
J’ai commencé en 2007, à 1h, au sud de Bordeaux, on avait pas de parks à l’époque, du coup je
faisais essentiellement du flat. Je me suis installée à Bordeaux en 2010 et j’ai commencé à faire
plutôt de la courbe et du bowl. Les notions de partage de sessions, d’entraide et de respect étaient
vraiment présentes et j’ai de suite accroché. Plusieurs blessures aux chevilles, genoux et
poignets m’ont forcée à arrêter plusieurs mois mais toujours ce besoin fou de remonter sur ma
planche…
J’ai ensuite passé le BIF en 2012 puis le CQP pour pouvoir encadrer des cours de skate et en
faire mon métier. C’est devenu une vocation et j’ai, jusqu’à mon départ de Bordeaux l’année
dernière, continué à donner des cours de skate essentiellement à un public féminin autant jeune
qu’adulte afin de développer la pratique et transmettre ma passion.”
Tu es arrivée comment sur un skate ?
“J’avais un vieux skate dans mon garage et un jour j’ai testé sur du flat et j’ai accroché direct.
J’étais un peu garçon manqué à la base et j’avais pas peur de tomber ou me rouler par terre, je
trouvais ça limite fun parce que c’était vraiment un challenge autant sur le plan physique que
mental …”
Qu’est ce qui t’as motivée dans le skateboard ?
“L’énorme famille que constitue le skateboard m’a vraiment étonnée quand j’ai commencé à
voyager. Le fait qu’il n’y ait pas de jugement de genre, nationalité, niveau etc et qu’on partage la
même passion et qu’on puisse en parler des heures entre passionnés m’a vraiment séduite. Je
n’avais jamais ressenti tout ça avant et, pour la première fois, j’avais l’impression d’être entourée
de bonnes personnes sans jugement de valeur.
Le fait d’arriver sur un spot et de s’encourager entre nous et de se pousser à bout pour rentrer un
trick reste une des meilleures sensations au monde et le skate est vraiment magique pour ça !”
On t’a rencontrée sur la Côte, tu as d’autres spots ?
“Mon spot de cœur reste la côte landaise mais j’aime aussi le sud Est, Marseille et ses alentours
autant en street qu’en park. Il y a quelques années, j’allais souvent sur la région Parisienne
lorsque j’étais en équipe de France et il y a une multitude de spots chanmés mais c’est
beaucoup trop peuplé et stressant à mon goût, la capitale…
La côte Landaise et Basque restent les meilleurs compromis pour skate trip parfait !”
Comment pourrais-tu définir ton « style » de skate ? “
Je bloque sur cette question parce que je ne sais pas trop comment répondre mais je dirais que
mon skate est plutôt old school. J’affectionne vraiment les vieux tricks de rampe de type
layback, invert etc … Je skate essentiellement des courbes ou des bowl parce qu’en vieillissant je prends du
plaisir qu’en ayant de la vitesse, en carvant tout en faisant des longs grinds et des petits airs …
Faire des ollies ou batailler 15 minutes à faire des flips ou des tricks m’agace un peu et mon skateboard
est tellement large et lourd que j’ai arrêté depuis longtemps (rires).”
Est-ce qu’on peut parler un peu de ta marque lancée en 2017 ?
“Il y a quelques années, j’ai créé Bad Ass Skateboards, c’était, à l’époque, la première marque
de skateboard féminine, en France. L’idée était de permettre à toutes les jeunes qui
commençaient le skate d’avoir un peu plus de repères avec une team 100% féminine quand
elles débutaient et de pouvoir s’identifier aux plus anciennes.
J’ai fait l’erreur de tout faire seule et ça a été un travail monstre, je faisais du skate à haut niveau à
coté et j’avais pas du tout le temps et les ressources pour tout gérer toute seule. Au bout de
deux ans, j’ai pris la dure décision d’arrêter mais j’en garde de supers souvenirs.”